Imam and Prince Amyn Commandeur Arts et Lettres

Activities of the Imam and the Noorani family.
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Imam and Prince Amyn Commandeur Arts et Lettres

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Image Discours de Monsieur Frédéric Mitterrand à l'occasion de la remise de décorations à Son Altesse l’Aga Khan (Commandeur dans l’ordre des Arts et des Lettres) et au Prince Amyn Aga Khan (Officier dans l’ordre des Arts et des Lettres)

09 Novembre 2010


Votre Altesse,

Cher Prince Amyn,

Si je suis infiniment honoré de vous recevoir aujourd’hui, c’est que, cosmopolites par essence, pluriels par religion, ouverts par éducation, vous êtes parvenus à pérenniser, avec brio, une longue tradition familiale de défense du pluralisme et d’engagement social et culturel dans le monde entier. De culture indienne, italienne et anglaise par vos parents, africaine par votre enfance passée à Nairobi, suisse et américaine par vos études, la planète est votre demeure ; l’ouverture, la tolérance et le dialogue interreligieux, votre héritage. Vous avez réussi, tous deux, avec votre empreinte personnelle, à marquer le monde contemporain.

Vous rendre hommage ce soir, c’est aussi rappeler que l’ismaélisme, par son message de paix et de rapprochement, est plus que jamais à la pointe du dialogue entre les grandes religions monothéistes. Partout où il est implanté, la méditation, la tolérance et solidarité forment un croisement singulier, si propre à votre communauté. Depuis le XIXème siècle, la foi ismaélienne a prouvé de manière magistrale, par le biais de son réseau internationaux d’organisations charitables, l’ancrage de ses convictions spirituelle dans le monde séculier.

Ces valeurs, votre famille les ont portées et incarnées au plus haut niveau. Vous recevoir ce soir, c’est également rendre hommage à la mémoire de votre grand-père, Son Altesse le 48ème Imam, qui eu la lourde tâche d’être Secrétaire général de la Société Des Nations en 1937 et 1938, dans un climat politique où le courage était de rigueur pour tous ceux qui se faisaient les avocats de la paix. C’est aussi son épouse française, la begum Mata Salamat, mère de paix, dont le souvenir restera inoubliable, notamment pour tous ceux à qui elle s’est portée secours, et qui repose aux côtés de son époux sur les rives du Nil, à Assouan. Je pense également au très regretté Prince Sadruddin, votre oncle, qui fut Haut Commissaire des Nations Unies aux Réfugiés à une période clef pour l’histoire de cette institution à la mission si importante ; et à votre père, bien sûr, le Prince Ali Khan, aimé de tous, à qui le destin n’a pas permis de donner toute la mesure de son incroyable culture et de son esprit de civilisation.


Votre Altesse l’Aga Khan,

Je souhaite aujourd’hui saluer votre action exceptionnelle en faveur de la culture, dans toute sa richesse et sa diversité, et j’espère, pour cela, ne pas heurter la pudeur qui est la vôtre, car je sais que, en homme de grande valeur, vous faites preuve d’une extraordinaire modestie, dépersonnalisant souvent vos actes, agissant en silence, préférant de loin l’influence au pouvoir et la discrétion à la lumière.

Si vous êtes l’illustre descendant d’une dynastie dépositaire d’une foi et d’une histoire, vous êtes également un homme résolument ancré dans votre temps. Humaniste engagé, idéaliste pragmatique, homme d’affaires débordant d’idées, vous avez mille et une vies, et des projets que vous menez toujours avec la même ardeur, convaincu de l’importance de la vitalité et de la créativité. Mais vos talents, vous allez surtout les mettre au service des autres, et de votre peuple, les ismaélites, en particulier. C’est pour vous, encore plus qu’une passion, une vocation.

C’est en 1957 que vous succédez à votre père et devenez le 49e imam des ismaéliens, descendant du Prophète en ligne directe. A l’heure de changements politiques et économiques majeurs, vous allez être un véritable ciment pour cette communauté qui compte près de 15 millions de fidèles disséminés à travers le monde dans 25 pays. Héritier d’une conception ouverte de l’Islam, le rôle de l’intelligence dans la foi est pour vous primordial ; ce sont avant tout la compassion, la tolérance et le maintien de la dignité de l'homme que vous prônez. Chef spirituel, vous vous faites également chef temporel, soucieux du bien-être de tous les musulmans, avec cette ouverture au pluralisme qui vous fait honneur. Pour le chef d’Etat sans Etat que vous êtes, c’est l’engagement qui est votre patrie.

Votre dynamisme et votre créativité d’homme d’affaires naissent lors de vos études à la prestigieuse université de Harvard. Etudiant fougueux et idéaliste, vous êtes aussi un apprenti entrepreneur débordant de projets. A 22 ans, vous lancez The Nation, le quotidien des indépendantistes africains contre le colonialisme britannique, symbole de liberté devenu l’un des plus prestigieux quotidiens d’Afrique de l’Est.

Mêlant avec talent théorie et pratique, convaincu de l’importance de l’esprit d’initiative dans le développement, votre réflexion avancée sur votre foi et votre responsabilité personnelle vous conduit à mettre en œuvre une action d’aide au développement inédite du point de vue de son échelle, de son implication et de ses principes d’action : c’est le Réseau Aga Khan de Développement, dont la mission est « l’amélioration des conditions de vie et des opportunités pour les pauvres, sans considération de foi, origine ou race ». Le soutien à l’initiative privée, qui est au cœur de votre action, traduit votre conception centrale de la responsabilité de l’homme vis-à-vis de sa propre destinée, en accord avec votre vision de l'Islam et sa tradition de service à l'humanité.

Nombreux sont les pays qui recevront le souffle de votre dynamisme : de la Tanzanie, pays où vous avez vécu, au Kenya, en passant par l’Ouganda, le Mozambique ou le Tadjikistan. Parmi les très nombreuses entreprises de développement que vous avez menées, je retiendrai ce soir votre action emblématique dans la région de Gilgit, dans les splendides paysages de la vallée de la Hunza. Cette région parvient non seulement à l’autosuffisance alimentaire, mais également à doubler, en 10 ans, son revenu par tête. Les experts de la Banque mondiale ont, à plusieurs reprises, fait le voyage de Karimabad la bien nommée pour constater la prouesse : celle d’avoir transformé une région difficile et isolée en un nouveau pays de cocagne, où l’éducation des femmes, la santé et le développement rural, à l’ombre des abricotiers et des hautes cimes de la Karakoram, sont vos priorités.

Toutes ces actions sont menées avec ce souci de perfection qui vous caractérise : vous êtes dans le domaine de l’excellence, appliquée à la philanthropie. Votre exigence est admirée. Vos hôpitaux, vos écoles, vos banques font référence, et le fait d’être une entreprise estampillée Aga Khan est une assurance de qualité pour tous.

La culture est pour vous un vecteur de paix et un outil d’avenir pour l’Islam. Elle occupe, parmi vos multiples engagements, une place privilégiée, convaincu que vous êtes de son importance dans le processus global d’amélioration des conditions de vie des populations. Cette conviction a pu vous faire dire récemment que vous aviez, je cite, « souhaité placer la culture au cœur de la problématique du développement ». C’est dans cet esprit que vous créez en 1988 une agence spécialisée, l’Aga Khan Trust for Culture.

Héritant de votre lignée la passion du patrimoine, vous vous intéressez particulièrement à l’architecture qui selon vous porte en elle, par l’impact qu’elle a sur la vie matérielle et individuelle de l’individu, « le processus du changement ». Ainsi le prestigieux Prix Aga Khan d’architecture, que vous créez en 1977, s’attache à récompenser des réalisations porteuses de solutions novatrices en matière de développement social en s’appuyant sur l’utilisation des ressources locales, et permet de susciter de nouvelles inspirations pour l’architecture du monde islamique. L’architecte français Jean Nouvel en a été titulaire en 1987 pour la réalisation de l’Institut du Monde Arabe à Paris. Vous mettez également en place, en 1992, un vaste programme de soutien aux villes historiques, visant à conserver et réhabiliter édifices et espaces urbains au sein du monde musulman - cette revitalisation constituant à la fois un excellent moteur de développement et un formidable levier moral. Vos interventions s’étendent à l’ensemble du monde musulman, de l’Afghanistan au Mali, mais aussi en Europe, en l’occurrence en Bosnie Herzégovine.

En grand défenseur de la culture, passionné par les lieux porteurs d’une identité culturelle forte, vous avez sauvé l’un des fleurons de la culture française, dont la Princesse de Clèves disait : « de tous les lieux que le soleil éclaire, il n’y en a point un pareil à celui-là ». Je veux bien sûr parler du domaine de Chantilly. Pareil à Le Nôtre lançant un plan de 20 ans pour réaliser des jardins dignes des lieux, c’est également un vaste projet de 20 ans englobant la totalité du site que vous décidez de soutenir par le biais de votre Fondation. Le domaine de Chantilly, son histoire, ses salons, ses collections, vous doit beaucoup. Le domaine va retrouver, grâce à vous, son éclat d’antan, grâce à la restauration du château, mais également des collections, la réhabilitation du parc et la mise en place d’un projet global d’aménagement. C’est l’ambition des grands princes français qui se voit ainsi reprise par Votre Altesse, qui se fait l’artisan d’une renaissance spectaculaire, que vous évoquerez avec une grande modestie.

Chantilly, ce sont aussi ses magnifiques écuries, c’est le monde du cheval auquel vous êtes attaché par une tradition familiale d’une grande vivacité, depuis l’épopée légendaire du départ de Perse du Premier Aga Khan sur ceux qu’on appelait les plus beaux chevaux de la terre, jusqu’aux victoires, elles aussi légendaires, de vos pur sangs. À travers la rénovation de l’hippodrome, achevée en 2004, vous avez permis que se perpétue la tradition des courses instaurées au XVIIIe siècle, dont le Prix de Diane ou le Prix du Jockey Club sont aujourd’hui le prolongement, célébrations aussi festives que prestigieuses pour l’équitation française.

Membre associé étranger de l’Académie des Beaux-Arts, vous êtes également un fervent avocat de la diversité culturelle et notamment du dialogue entre monde musulman et monde occidental. Les deux magnifiques expositions que nous avons pu admirer cette année au Louvre, « Chefs d’œuvre islamiques de l’Aga Khan museum » et « Le chant du monde, l’art de l’Iran safavide » témoignaient de cette certitude. Vous avez également souhaité que le futur Aga Khan Museum de Toronto, conçu par l’architecte Fumihiko Maki, élève de Kenzo Tange, soit une illustration de la diversité historique, culturelle et géographique de la culture islamique ainsi qu’un forum d’échanges permanents entre le monde islamique et le monde occidental ; le futur Musée maritime de Zanzibar, dédié à la présentation des différentes cultures maritimes de l’Océan indien, sera lui aussi conçu comme un lieu de dialogue entre Afrique, Moyen Orient et sous-continent indien.

Au lancement du Forum d’Avignon il y a 3 ans, vous aviez déclaré : « Je crois à la force de la pluralité, sans laquelle aucun changement ne peut avoir lieu ». C’est en réconciliant le pragmatisme et l’idéalisme, que votre engagement hors du commun en faveur de l’art et de la culture s’inscrit dans l’histoire. Il vient servir votre lutte constante pour conjurer ce que vous appeliez, lors du lancement du Forum d’Avignon en 2008, les dangers du vide qui sépare les cultures.

C’est en France que votre famille a choisi d’établir résidence, et notre République laïque est devenu votre pays. J’y vois le signe d’un lien très fort entre les valeurs républicaines et votre conception de l’action.

Votre Altesse, au nom de la République française, nous vous remettons les insignes de Commandeur dans l'ordre des Arts et des Lettres.



Prince Amyn Aga Khan,

C’est un immense plaisir et un véritable honneur que de rendre hommage, ce soir, à l’homme des arts et du raffinement, féru de patrimoine, qui se consacre avec passion à la culture française et internationale.

Digne héritier d’une famille qui n’a cessé d’exprimer son attachement au pluralisme culturel et qui s’est engagée, depuis plusieurs générations, dans l’action internationale, vous êtes aujourd’hui à la tête de nombreuses institutions prestigieuses, œuvrant au mieux-être des peuples à travers le monde. Tout comme votre grand-père, qui fut Président de la Société des Nations, et votre père, ambassadeur du Pakistan auprès des Nations Unies, vous travaillez, après de brillantes études, au sein de cette prestigieuse institution qui veille au quotidien sur le monde : je veux parler des Nations Unies, dont vous rejoignez, en 1965, le Conseil économique et social.

Avec dynamisme et ouverture, vous participez, dès 1968, à l’administration des principales institutions de développement de l’imamat. La force de votre réseau à l’international et l’influence dont vous faites preuve vous permettent d’y jouer un rôle prépondérant, notamment au sein du Réseau Aga Khan pour le Développement. Directeur de la Fondation Aga Khan, votre action dans plus de 15 pays vous permet de renforcer avec modernité la tradition de philanthropie de la communauté musulmane ismaélienne.

Membre du conseil d’administration et président du comité exécutif du Fonds Aga Khan pour le Développement économique (AKFED), vous parvenez, à travers cette agence, qui se consacre à la promotion de l’entrepreneuriat et à la création de structures à l’économie saine et durable dans les régions du monde en développement, à donner un nouveau souffle et une nouvelle chance à des populations trop souvent oubliées ou isolées. Vous considérez, avec générosité, que tout retour sur investissement doit bénéficier aux populations des pays concernés et à elles seules.

Vous avez également, avec un dévouement exemplaire, contribué au développement de Tourism Promotion Services (TPS) qui vise à développer le tourisme dans certaines zones des pays développés, en particulier dans les régions mal desservies, en construisant, en réhabilitant et en gérant des hébergements touristiques indispensables à la vitalité des économies locales.

Mais, dans ces actions exceptionnelles, la culture demeure une priorité. En tant que directeur du Trust Aga Khan pour la culture (AKTC), vous jouez un rôle majeur dans la revitalisation de l’environnement physique, social, culturel et économique de communautés du monde musulman. Le Prix Aga Khan d’architecture, le Programme Aga Khan en faveur des villes historiques, l’Initiative pour la musique en Asie centrale, le centre de documentation en ligne ArchNet et le Programme Aga Khan d’architecture islamique à l’université de Harvard et au Massachusetts Institute of Technology : autant de récompenses, de structures et de projets remarquables qui prouvent le dynamisme et la pertinence de votre engagement.

Je ne peux oublier votre fonction d’administrateur au sein d’une institution qui m’est chère : le World Monuments Fund, principale organisation internationale privée consacrée à la conservation des monuments historiques et des sites répartis sur les cinq continents. Depuis sa fondation en 1965, le WMF a su réunir des partenaires publics et privés dont l’action conjointe a permis la restauration d’un nombre sans précédent de monuments dans plus de 80 pays.

Je voudrais enfin rappeler, bien sûr, vos actions de mécénat en faveur de la culture et du patrimoine français. Grand collectionneur d’art, fin passionné de patrimoine, vous vous engagez régulièrement aux côtés d’institutions prestigieuses afin de soutenir la mise en œuvre de leurs projets culturels.

Ce sont ainsi les plus grandes institutions culturelles françaises qui bénéficient de votre contribution. Egrener quelques noms ne permettra pas de rendre compte du champ de votre investissement. Je pense évidemment à l’Association pour le rayonnement de l’Opéra de Paris ; je pense également au Louvre, dont vous êtes mécène et auprès duquel vous vous êtes engagé en tant que membre du conseil d’administration de la Société des Amis du Louvre. Le Trust Aga Khan pour la Culture, en ouverture d’une saison dédiée aux arts et à la culture du monde musulman, avait également participé en 2007 à une exposition intitulée « Chefs-d’œuvre islamiques de l’Aga Khan Museum » qui présentait dans les galeries du Louvre près de 80 œuvres issues des collections de l’Aga Khan. Je veux imaginer que cette exposition n’a été qu’un préambule aux trésors qui seront présentés au nouvel Aga Khan Museum, dont l’ouverture à Toronto est prévue en 2013. N’oublions pas non plus votre mécénat pour l’exposition « Purs décors ? Chefs-d’œuvre de l’Islam aux Arts décoratifs », présentée en 2007 et 2008 au musée des Arts Décoratifs.

Et revenons, si vous le voulez bien, au château de Chantilly, dont la Grande Singerie, au cœur du grand appartement des princes de Condé, le plus bel ensemble décoratif du château, a été restaurée grâce à l’action conjointe en 2007 du World Monuments Fund et de la Fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly, créée à l’initiative de votre frère.

Parce que vous êtes, entre autres, le meilleur ministre de la culture dont Son Altesse votre frère pût rêver, cher Prince Amyn, au nom de la République française, nous vous remettons les insignes d'Officier dans l'ordre des Arts et des Lettres.
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French Government Bestows Honors for Contributions to Culture

Please also see: Discours de Monsieur Frédéric Mitterrand (English to follow shortly)

His Highness the Aga Khan with his brother Prince Amyn Aga Khan at the Ministry of Culture in Paris after they were decorated for their work in culture. Photo: Farida Bréchemier/MCCHis Highness the Aga Khan with his brother Prince Amyn Aga Khan at the Ministry of Culture in Paris after they were decorated for their work in culture.

Photo: Farida Bréchemier / MCC

Paris, France, 9 November 2010 - The French Minister for Culture and Communication, Frédéric Mitterrand, on behalf of the French government, today conveyed honours on His Highness the Aga Khan and his brother Prince Amyn Aga Khan. Recognising their contributions to culture, both personally and through the various activities of the Aga Khan Development Network, the Minister noted that the promotion of culture had a privileged position amongst all of their multiple activities, because “you are convinced of its importance in the process of improving the quality of life globally”.

Prince Amyn Aga Khan, France’s Minister for Culture and Communication, Frédéric Mitterrand and His Highness the Aga Khan at the ceremony in Paris where the Aga Khan and his brother Prince Amyn were recognised for their contributions to culture.<br>Photo: Farida Bréchemier/MCC

Prince Amyn Aga Khan, France’s Minister for Culture and Communication, Frédéric Mitterrand and His Highness the Aga Khan at the ceremony in Paris where the Aga Khan and his brother Prince Amyn were recognised for their contributions to culture.

Photo: Farida Bréchemier /
MCCHe also paid tribute to their work: “All these initiatives are carried out in line with the attention to perfection that is your hallmark; you apply the criteria of excellence to philanthropy. Your demanding standards are admired. Your hospitals, schools and banks are exemplary models and organisations bearing the name Aga Khan offer a guarantee of quality to all.”
kmaherali
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Presentation of decorations to His Highness the Aga Khan (Commander of the Order of Arts and Letters) and Prince Amyn Aga Khan (Officer of the Order of Arts and Letters) by the Minister of Culture and Communication, M. Frédéric Mitterrand

09 November 2010


Please also see: General News et Discours en français

Your Highness,
Dear Prince Amyn,

I have the very great honour of welcoming you here today as individuals who are cosmopolitan in essence, pluralist by religion, and outward-looking through education, and who have magnificently perpetuated a long family tradition of advocating pluralism and social and cultural engagement throughout the world. Of Italian and British parentage, your culture is Indian, you grew up in Nairobi and were educated in Switzerland and America: the planet is truly your home; openness, tolerance and inter-faith dialogue are your heritage. You have each made your mark on the contemporary world.

In paying tribute to you this evening, we are reminded that the Ismaili faith, through its message of peace and bridge-building, is more than ever at the forefront of dialogue between the great monotheist religions. Wherever Ismailis live, we find the particular combination of meditation, tolerance and solidarity that characterises your community. Since the nineteenth century the Ismaili faith has masterfully demonstrated, through its international network of charitable organisations, that its spiritual beliefs are anchored in the secular world.

These values have been upheld and embodied by your family to the highest degree. In welcoming you here this evening we also pay homage to the memory of your grandfather, His Highness the 48th Imam, who had the onerous task of being Secretary General of the League of Nations in 1937 and 1938, in a political climate requiring courage from all who were advocates for peace. We also recall his French wife, Begum Mata Salamat, Mother of Peace, who will always be remembered, particularly by all those she helped, and who rests by her husband’s side on the banks of the Nile in Aswan. I am also thinking of the much-missed Prince Sadruddin, your uncle, who was United Nations High Commissioner for Refugees at a key period in the history of this institution with its vitally important mission, and of course of your father Prince Ali Khan, beloved by all, whom fate did not permit to deploy his extraordinary culture and spirit of civilisation to their full extent.



Your Highness the Aga Khan,

I should like today to salute your exceptional cultural work, in all its richness and diversity, and in so doing I hope not to offend your modesty, as I know that, as a man of great worth, you are extraordinarily modest, often distancing yourself from your actions, working silently, far preferring influence to power, and discretion to the spotlight.

You are at once the illustrious descendant of a dynasty entrusted with a faith and a history, and a man resolutely grounded in your own time. A committed humanist, pragmatic idealist and businessman bursting with ideas, you have a thousand and one lives and projects, which you pursue always with the same ardour, convinced of the importance of vitality and creativity. You place your talents primarily at the service of others, and in particular your own people, the Ismailis. More than a passion, this is for you a vocation.

It was in 1957 that you succeeded your grandfather to become 49th Imam of the Ismailis, a direct descendant of the Prophet. At a time of major political and economic change, you played a crucial role in ensuring the cohesion of a faith community of almost 15 million, scattered across 25 countries throughout the world. Having inherited an open understanding of Islam, for you intelligence has a primordial role in faith; first and foremost you advocate compassion, tolerance and the preservation of human dignity. You are both a spiritual and temporal leader, concerned with the well-being of all Muslims, open to pluralism in a way that does you credit. As a head of state without a country, it is your commitment that is your territory.

Your dynamism and creativity as a businessman emerged during your studies at the prestigious Harvard University. A spirited, idealistic student, you were also an apprentice entrepreneur brimming with ideas. At the age of 22 you launched The Nation, the daily newspaper of African independence opposed to British colonialism and a symbol of freedom, later to become one of East Africa’s most prestigious daily newspapers.

Skilfully combining theory with practice, convinced of the importance of a spirit of initiative in development, your advanced thinking on your faith and your sense of personal responsibility led you to carry out aid and development work, the scale, engagement and underlying principles of which were without precedent. This is the Aga Khan Development Network, whose mission is to “improve living conditions and opportunities for the poor, without regard to their faith, origin or gender”. Support for private initiative, which is central to your work, reflects your central credo that human beings are responsible for their own destiny, in accordance with your vision of Islam and its tradition of service to humanity.

Many countries have benefited from your dynamism: from Tanzania to Kenya, a country where you have lived, as well as others including Uganda, Mozambique and Tajikistan. Among the very many development initiatives you have launched I shall single out tonight your exemplary work in the Gilgit region, surrounded by the magnificent landscapes of the Hunza valley. Not only has this region attained self-sufficiency in food production, it has also doubled its per capita income in ten years. Experts from the World Bank have made several trips to the aptly-named Karimabad to take note of the prodigious transformation of a difficult, isolated region into a land of plenty, where you have prioritised health, rural development and the education of women, in the shadow of the apricot trees and the soaring peaks of the Karakorams.

All these initiatives are carried out in line with the attention to perfection that is your hallmark; you apply the criteria of excellence to philanthropy. Your demanding standards are admired. Your hospitals, schools and banks are exemplary models, and organisations bearing the name Aga Khan offer a guarantee of quality to all.

For you culture is a means to peace and a forward-looking tool for Islam. It has a special place amid your many undertakings, convinced as you are of its importance in the global process of improving communities’ living conditions. This belief prompted you to say recently that you had, and I quote, “placed culture at the very heart of the question of development”. It was in this spirit that, in 1988, you founded a specialist agency, the Aga Khan Trust for Culture.

Inheriting from your forebears a passion for heritage, you have been particularly interested in architecture, which, you believe, carries within it “the process of change”, through the impact that it has on people’s individual, material lives. The prestigious Aga Khan Award for Architecture, which you founded in 1977, seeks to reward projects that offer innovative solutions for social development using local resources, and is a source of new inspiration for architecture in the Islamic world. In 1987 it was awarded to the French architect Jean Nouvel for his design for the Institut du Monde Arabe in Paris. In 1992 you also established an extensive programme of support for historic cities, seeking to preserve and restore buildings and urban spaces in the Muslim world, this revitalisation being at once an excellent driver of development and a powerful moral lever. Your work extends across the Muslim world, from Afghanistan to Mali, and also to Europe, in Bosnia Herzegovina.

As a great advocate of culture, fascinated by places that embody a strong cultural identity, you have saved a jewel of French culture, of which the Princess of Cleves said, “of all the places under the sun, there is not one to match it”. I refer, of course, to Chantilly. Like Le Nôtre embarking on a twenty-year plan to create gardens worthy of the estate, you too decided to support an immense twenty-year project for the entire site through your foundation. The estate of Chantilly, its history, salons and collections, are greatly indebted to you. Thanks to you, it will regain its former glory, through the restoration of both the chateau and the collections, the renovation of the grounds and the implementation of a comprehensive improvement plan. The ambition of the great French princes has now been taken up by Your Highness; you have become the architect of a spectacular renaissance, which you mention with great modesty.

Chantilly is also known for its magnificent stables, the world of equestrianism to which you are linked by a strong family tradition, from the legendary epic of the First Aga Khan’s departure from Persia, on horses said to be the finest on earth, to the equally legendary successes of your thoroughbreds. With the renovation of the hippodrome, completed in 2004, you have enabled the racing tradition established in the eighteenth century to continue today with the Prix de Diane and Prix du Jockey Club, celebrations at once festive and prestigious for French equestrianism.

As an Associate Foreign Member of the Académie des Beaux-Arts, you are also a keen proponent of cultural diversity and dialogue between the Muslim and western worlds in particular. The two magnificent exhibitions we admired this year at the Louvre, Chefs d’œuvre islamiques de l’Aga Khan museum and Le chant du monde, l’art de l’Iran safavide reflect this belief. You also wish the future Aga Khan Museum in Toronto, designed by the architect Fumihiko Maki, a former student of Kenzo Tange, to be an illustration of the historical, cultural and geographical diversity of Islamic culture and a forum for sustained exchange between the Islamic and western worlds; the future Maritime Museum of Zanzibar, dedicated to presenting the different maritime cultures of the Indian Ocean, is also intended as a centre for dialogue between Africa, the Middle East and the Indian sub-continent.

At the launch of the Avignon Forum three years ago you said, “I believe in the power of plurality, without which there is no possibility of exchange”. It is in reconciling pragmatism with idealism that your extraordinary commitment to art and culture has its place in history. It reinforces your tireless struggle to avert the dangers of what you called, at the launch of the Avignon Forum in 2008, the dangers of the gulf between cultures.

Your family has chosen to reside in France, and our secular Republic has become your country. I see this as a sign of the very strong links between republican values and your conception of action.

Your Highness, in the name of the French Republic, we present you with the insignia of Commander of the Order of Arts and Letters.



Prince Amyn Aga Khan,

It is an immense pleasure and a real honour to pay tribute tonight to a man of the arts, a man of refinement with a keen interest in heritage, and a passionate devotion to French and international culture.

A worthy heir to a family that continually expresses its support for cultural pluralism and has been involved in international work for several generations, you are today the head of many prestigious institutions working to improve the lives of peoples across the world. Like your grandfather, who was President of the League of Nations, and your father, Pakistani Ambassador to the United Nations, after attaining academic success, you now work within the prestigious institution that keeps daily watch on the world, the same United Nations, where you have been a member of the Economic and Social Council since 1965.

In 1968 you were already bringing your dynamism and open-mindedness to the administration of the Imamat’s main development institutions. The strength of your international network and the influence you have demonstrated enable you to play a crucial role there, notably within the Aga Khan Development Network. As a Director of the Aga Khan Foundation, your work in over fifteen countries has enabled you to strengthen and modernise the philanthropic tradition of the Ismaili Muslim community.

As a member of the Board, and Executive Committee Chairman of the Aga Khan Fund for Economic Development (AKFED), which aims to promote entrepreneurship and the creation of healthy, sustainable economic organisations in the world’s developing regions, you have brought a new vitality and fresh opportunities to populations too often forgotten or isolated. You generously believe that any return on investment must benefit the populations of the countries involved, and them alone.

You have also, with exemplary dedication, contributed to the development of Tourism Promotion Services (TPS), which seeks to develop tourism in certain areas of developing countries, notably in more isolated regions, by building, renovating and managing the tourist accommodation that is crucial to the vitality of local economies.

But, in all these exceptional activities, culture remains a priority. As a Director of the Aga Khan Trust for Culture (AKTC), you play a major role in revitalising the physical, social, cultural and economic environment of communities in the Muslim world. The Aga Khan Award for Architecture, the Aga Khan Historic Cities Programme, the Music Initiative in Central Asia, the ArchNet online resource centre and the Aga Khan Program for Islamic Architecture at Harvard University and the Massachusetts Institute of Technology are all remarkable awards, organisations and projects, reflecting the dynamism and pertinence of your work.

I must not forget your function as administrator in an institution dear to my own heart: the World Monuments Fund (WMF), the world’s leading private international organisation devoted to the preservation of historic monuments and sites on all five continents. Since its foundation in 1965, the WMF has brought public and private partners together in joint projects that have permitted the restoration of an unprecedented number of historic buildings in over 80 countries.

Lastly I should like to recall, of course, your work as a patron of French culture and heritage. As a great art collector, with an informed passion for heritage, you regularly work alongside prestigious institutions to support them in carrying through their cultural projects.

The greatest French cultural institutions have benefited from your assistance. Reeling off a list of names is not sufficient to illustrate the scope of your engagement. I am thinking of course of the Association pour le rayonnement de l’Opéra de Paris [organisation promoting the development and influence of the Paris Opera], and also of the Louvre, of which you are a patron and with which you are actively involved as a Board member of the Société des Amis du Louvre [Friends of the Louvre]. In 2007, at the opening of a season dedicated to the art and culture of the Muslim world, the Aga Khan Trust for Culture was also involved in an exhibition entitled Chefs-d’œuvre islamiques de l’Aga Khan Museum, which presented almost 80 works from the Aga Khan collections in the galleries of the Louvre. I should like to think that this exhibition was no more than a foretaste of the treasures to be displayed at the new Aga Khan Museum, due to open in Toronto in 2013. Nor should we forget that you were a patron of the exhibition Purs décors ? Chefs-d’œuvre de l’Islam aux Arts décoratifs at the Musée des Arts Décoratifs in 2007 and 2008.

And now, if I may, I should like to return to the Château de Chantilly, whose Grande Singerie [Great Monkey Room], centrepiece of the grand apartment of the Princes of Condé and the chateau’s finest decorative ensemble, was restored in 2007 through the joint action of the World Monuments Fund and the Fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly [Foundation for the Protection and Development of the Chantilly Estate], founded on the initiative of your brother.

Since you are, among other things, the best minister of culture His Highness, your brother, could dream of, dear Prince Amyn, in the name of the French Republic, we present you with the insignia of Officer of the Order of Arts and Letters.

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